L’installation est présentée dans un cadre d'exposition,l’espace que j’ai choisis pour cette installation est à l’origine une pièce de bureau au fond de la galerie , où il n'y a pas de vue sur la rue. L'idée est de transformer le bureau, (l’espace intime du galeriste ) devenu un lieu public, sous une camera de surveillance. C’est un projet d’installation d’une pièce, un espace rose avec des costumes, les objets sont liés à l'environnement du salon de thé dans lequel on invite les visiteurs à participer et à vivre: prendre le thé et s’habiller avec les costumes que j’ai fabriqués. Pendant ce temps, ce qui se passe dans le salon va être filmé par une camera pour être présenté comme un tableau vivant. L’accueil des visiteurs se fait dans un environnement intime mais en même temps on voit tout ce qui se passe sur l’écran de télé qui donne sur la rue.
La caméra DV est installée au dessus de l’entrée en face du canapé et filme environ six mè¬tres carré de l’espace (autour du canapé, les masques et la table). Les images sont retransmi¬ses en temps réel par un système émetteur/récepteur sans fil sur un poste de télévision situé juste derrière la vitrine de la galerie et tourné vers l’extérieur.Les costumes:
Une veste rose avec comme motif des fraises, un petit tutu de tulle rose orné de paillettes dorées, un tablier rose décoré d’une rose très voyante , une toge brillante et soyeuse d’un rose foncé presque violet, le tout à disposition sur un portant.
Accroché sur le mur se trouve un masque blanc, un de trompe d ‘éléphant, de museau de lapin accompagné de ses oreilles, d‘oreilles de cochon et accrochée aussi une cagoule rouge et poilue et autres perruques.
L’installation:
Le décor:
La salle était un bureau situé au fond de la galerie sans visibilité de l’extérieur. S’y trouvait déjà un meuble et un canapé. Pour le transformer et y installer une ambiance rose, je me suis servi de peinture rose, de tissus et de meubles roses et, pour parfaire l’environnement, de plusieurs néons roses. Ont été ajoutés un miroir posé sur une table mis là pour se maquiller, des fleurs artificielles, des tapis et des coussins roses. Le canapé à été recouvert de fourrure synthétique rose, son dossier d’une fourrure de texture différente et une autre table à été agrémentée de plumes roses.
Manipulation du spectateur :
Je propose un lieu, public (comme la galerie) mais un peu discret (il est situé derrière une porte au fond de l’espace), pour permettre au spectateur de s’impliquer sans forcément se compromettre. Si le spectateur accepte de porter les costumes proposés, il va disparaître dans les images comme un militaire en tenue de camouflage dans son environnement de combat. En revanche s’il décide de garder ses vêtements, il deviendra de fait très voyant à l’image.
L’enjeu ici est de mettre en place une sorte de piège. Comme si je proposai une scène et que les personnes composant le public deviennent naturellement mes acteurs.
La camera de surveillance
A l’opposé du protocole habituel où l’on peut s’attendre à surveiller de son bureau la rue ou l’espace de la galerie, dans cette expérience, la position entre le visiteur et son guide est inversée .Contrairement à une pratique classique, manuelle, ou l’artiste réagit et crée seul face à la matière, la vidéo n’a pas besoin d’un trajet de développement mais peut se connecter en direct avec un moniteur et être ainsi directement reçu par le public.
A l’origine de l’art vidéo le matériel de montage n’était que difficilement accessible ce qui a favorisé la forme de la vi déo surveillance. La vidéo, permettant l’enregistrement direct ou la retransmission, devenant ainsi une sorte de miroir des performances ou actions des artistes.
L’idée de cadre de la peinture
A l’origine de la peinture, il y a le support, la surface composée du cadre (souvent rectangulaire mais pas nécessairement), de toile et de pigment. Ici on prendra la vidéo comme nouvelle façon de peindre avec: le poste de télévision, ou l’écran de projection comme toile; les pixels qui composent l’images seront comme une sorte de pigment vivant dans le cadre. Ce sont les corps se déplaçant qui font bouger les pixels/pigments formant ainsi un tableau vivant.
Les changements de perception visuelle :
Sous l’influence des néons, évoquant les illusions d’optiques, les couleurs vont devenir roses (sauf le noir) et troubler la vue.
La perception visuelle est brouillée provisoirement, les blancs extérieurs deviennent bleu et si l’on reste trop longtemps, on peut se sentir comme hypnotisé.
dans le cardre de exposition
Le grand chelem et le petit schmilblick/ Galerie La vitrine
La Vitrine de l'École Nationale Supérieure d'Arts de Paris-Cergy
24 rue Moret - 75011 Paris
